Généralités
La gestion des adventices ou le désherbage en agriculture est une pratique culturale très importante qui fait partie de la conduite technique des cultures végétales (annuelles ou pérennes).
La gestion des adventices est une technique qui peut se faire de différentes manières telle que : manuel, mécanique, thermique et chimique.
Chaque type de désherbage à ses propres atouts et limites, les principaux inconvénients ou limites des techniques de désherbage sont : le coût de la technique, le risque environnemental et dernièrement les effets « contraires » ou indésirables, c’est-à-dire que certaines adventices sont favorisées par la technique de désherbage, cette dernière situation est très visible surtout chez la technique de gestion des adventices mécanique.
Le désherbage mécanique est une technique qui se base sur des outils agricoles mécaniques pour contrôler la croissance et le développement des adventices.
Dans cet article nous allons présenter la technique de gestion des adventices mécaniques, les outils utilisés ainsi que les inconvénients liés à l’utilisation de cette technique sur quelques espèces des adventices et finalement nous allons lister les espèces adventices à ne jamais contrôler mécaniquement.
Table des matières :
Présentation de la gestion des adventices mécaniques
La gestion des adventices est une opération primordiale dans la conduite technique des cultures végétales, elle vise à garder les adventices ou les « mauvaises herbes » sous contrôle et permettre aux cultures de se croitre et se développer sans avoir le besoin d’entrer en concurrence avec ses herbes sauvages par rapport aux ressources disponibles (eau, lumière et fertilisants).
Les adventices peuvent être des plantes « sauvages » ou bien des plantes des productions précédentes, ces dernières sont en générale (sauf quelques cas particuliers) facilement maîtrisables, par contre les plantes sauvages sont-elles qui posent beaucoup de problèmes aux cultures.
Les adventices « sauvages » ce sont des espèces végétales bien adaptées et équipées pour la concurrence que ce soit pour la lumière, espace, eau, fertilisation…etc.
Il existe plusieurs techniques de désherbage ou contrôle des adventices en agriculture et jardinage, telles que :
Désherbage manuel :
Il s’agit de la technique de la gestion des adventices la plus ancienne, elle consiste à l’élimination manuelle des adventices (arrachage) que ce soit à l’aide des outils manuels (Couteau désherbeur, serfouette, binette, houe…etc.) ou simplement à la main nue.
C’est une technique saine et écologique, par contre elle est très coûteuse et demande beaucoup de temps, cette technique ne peut être adopter que dans quelques cas des petits jardins (potagers ou ornementaux).
Désherbage thermique :
Il s’agit de la technique de contrôle des adventices la moins connue et utilisée en pratique, c’est une technique qui consiste à éliminer les adventices par la chaleur grâce à des outils spécifiques conçus pour cette tâche, ces outils utilisent une source de feux pour bruler les adventices.
C’est une technique écologique également, mais qui demande un matériel spécifique, un minimum de connaissances et compétences techniques (relatives à la technique et à la manipulation des outils) et finalement elle n’est pas adaptée à toutes les situations possibles.
Désherbage chimique :
Cette technique est la plus utilisées aujourd’hui en pratique grâce à son coût financier ou économique raisonnable, une efficacité prouvée et garantie ainsi qu’une utilisation facile (à la portée de tout le monde).
La seule limite de cette technique de contrôle des adventices est qu’elle peut faire face aux enjeux ornementaux ainsi qu’aux problèmes de la tolérance ou la résistance des adventices.
Désherbage mécanique :
Et finalement nous avons la technique de contrôle des adventices mécanique, elle se base sur des outils agricoles mécaniques qui permettent le fauchage ou l’arrachage des adventices.
C’est une technique écologique également et elle largement utilisée en pratique (en agriculture et jardinage), elle est adaptée pour la majorité des cas pratiques à l’exception de quelques situations particulières.
Différentes techniques de désherbage mécanique
Le désherbage ou le contrôle des adventices mécanique est une pratique culturale qui se base sur plusieurs techniques pour le contrôle des adventices, telles que :
Arrachage mécanique des adventices : c’est une technique qui utilise des machines agricoles qui permettent l’arrachage de la totalité des adventices (feuilles et racines) et les laisser sécher à la surface de sol.
Fauchage mécanique des adventices : c’est une technique qui utilise des machines agricoles qui permettent le fauchage de la partie aérienne des adventices (tige, feuilles…etc.), cette technique vise à affaiblir les adventices grâces aux fauchages répétés.
Perturbation et la destruction de système racinaire des adventices : c’est une technique qui utilise des outils agricoles pour faire un travail de sol superficiel et abimer le système racinaire des cultures (sans le faire sortir de sol).
Outils utilisés au désherbage mécanique
Il existe plusieurs types d’outils utilisés en désherbage mécanique qui permettent de contrôler les adventices avec les différentes techniques précitées, les principaux outils sont :
- Faucheuses.
- Débrousailleuses.
- Cultivateurs à dents (herses, vibroculteurs, bineuses, sarcleuses…etc.).
- Cultivateurs à disque.
- Cultivateurs rotatifs.
- …etc.
Limites de contrôle des adventices mécanique
Toutes les techniques agricoles ont des avantages et limites, le contrôle des adventices mécanique est une technique qui ne fait pas l’exception et elle a également des limites, inconvénients ou effets indésirables à son utilisation, les principaux inconvénients de cette technique sont :
- Reprise des adventices en cas d’humidité suffisante.
- Problème des adventices sur la ligne de plantation (absence des outils adaptés pour toutes les situations).
- Risque de nouvelles vagues de germination des adventices.
- Perturbation de système racinaire des cultures principales (quelques cas).
- Risque de favoriser la multiplication de quelques espèces d’adventices (quelques techniques).
Ce dernier point est un inconvénient qui limite l’utilisation de cette technique, du fait qu’il n’existe pas de précautions à prendre afin d’échapper aux effets indésirables liés à l’utilisation de contrôle des adventices mécanique sur certaines plantes adventices.
Les principales espèces d’adventices problématiques en cas d’utilisation de contrôle mécanique sont les espèces de plantes qui peuvent se propager par fragmentation (multiplication végétative).
Ces espèces sont des adventices vivaces qui peuvent se multiplier par des fragments de racines, de rhizomes ou de stolons, le contrôle mécanique participe à la fragmentation de ces parties de plantes et à leur dispersion dans la parcelle ou jardin, chaque fragment a la capacité de se régénérer en une nouvelle plante et par conséquent transformer une infestation limitée à une infestation très étendue.
Contrôle mécanique : Adventices problématiques !
Il existe plusieurs espèces adventices problématiques qui limitent l’utilisation de contrôle des adventices mécaniquement, les principales espèces sont :
Chiendent rampant (Elymus repens / Agropyron repens) : Le chiendent est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses rhizomes extensifs.
Liseron des champs (Convolvulus arvensis) : le Liseron des champs est une adventice vivace problématique en raison de sa capacité de se régénère à partir des fragments de racines et rhizomes.
Chardon des champs (Cirsium arvense) : le Chardon des champs est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses racines traçantes (rhizomes modifiés).
Prêle des champs (Equisetum arvense) : La Prêle des champs est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses rhizomes extensifs.
Renouée du Japon (Fallopia japonica) : La Renouée du Japon est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses rhizomes extensifs.
Sceau-de-Salomon (Polygonatum spp.) : Le Sceau-de-Salomon est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses rhizomes extensifs.
Ortie dioïque (Urtica dioica) : L’Ortie dioïque est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses rhizomes extensifs.
Laiteron des champs (Sonchus arvensis) : Le Laiteron des champs est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses rhizomes extensifs.
Oxalis (Oxalis Spp.) : le Oxalis est une adventice vivace problématique en raison de sa capacité de se régénère à partir des fragments de stolons et des bulbilles.
Menthe sauvage (Mentha arvensis et M. spicata) : la Menthe sauvage est une adventice vivace problématique en raison de sa capacité de se régénère à partir des fragments de stolons et des rhizomes.
Chiendent pied de poule (Cynodon dactylon) : le Chiendent pied de poule est une adventice vivace problématique en raison de sa capacité de se régénère à partir des fragments de stolons et des rhizomes.
Souchets (Cyperus Spp.) : le Souchet est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses tubercules souterrains.
Morelles (Solanum Spp.) : la Morelle est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de la facilité de la multiplication à partir des morceaux des racines et tiges.
Topinambour (Helianthus tuberosus) : le Topinambour est une adventice vivace particulièrement problématique en raison de ses rhizomes tubérisés.
Liseron des haies (Calystegia sepium) : le Liseron des haies est une adventice vivace problématique en raison de sa capacité de se régénère à partir des fragments de racines et rhizomes.
Solutions possibles :
Les principales alternatives pour faire face à ces espèces d’adventices sont :
- Désherbage chimique.
- Couverture du sol ou le paillage.
- Utilisation des plantes à grandes pouvoirs concurrentielles (engrais verts, cultures de couvertures, rotations…etc.).
- Désherbage manuel.
- Coupes répétées (Fauchage, Tonte…etc.).
- …etc.
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