Généralités
Les maladies de plantes en générale ou des cultures végétales en particulier est un sujet d’une grande importance pour les agriculteurs, du fait que les maladies peuvent causer une réduction très importante de rendement des cultures ou bien détruire les plantes en entier.
Les cultures végétales durant leur cycle font face à plusieurs stress biotiques et abiotiques, les stress biotiques sont représentés essentiellement par les maladies et les ravageurs, bien que les attaques de ravageurs représentent un souci majeur pour les professionnels en agriculture, néanmoins les maladies sont les plus dangereuses du fait que les dégâts peuvent aller jusqu’à la perte de patrimoine végétal en totalité.
Il existe un grand nombre de maladies identifiées pour les cultures végétales, elles se divisent en plusieurs catégories de maladies à savoir : maladies fongiques, maladies bactériennes, maladies virales et maladies parasitaires.
Les techniques de lutte disponibles pour contrôler les maladies de plantes peuvent ne pas être très efficaces ou absentes carrément dans quelques cas, d’où le danger des maladies.
Le cycle des agents pathogènes responsables de maladies de plantes se compose de cinq principales étapes : il commence par l’inoculation, l’infection, la colonisation, l’expression des symptômes de la maladie et finalement la dissémination ou la propagation des maladies de plantes.
Je tiens à préciser que l’apparition de symptômes des maladies de plantes exige la présence simultanée des éléments suivants : l’agent pathogène, l’hôte et les conditions favorables (nous pouvons ajouter également le vecteur pour les maladies de plantes qui exigent un vecteur).
Dans cet article nous allons présenter les différents types des maladies de plantes essentiellement des cultures végétales, les conditions favorables aux attaques ainsi que les techniques de lutte disponibles pour chaque type.
Sommaire :
Types des maladies de plantes
Les maladies de plantes sont obligatoirement causées par un agent pathogène sauf celles dite maladies physiologiques qui peuvent avoir des causes environnementales, et la typologie des maladies dépend d’agent pathogène responsable de la maladie.
Les principales maladies de plantes sont :
Maladies fongiques :
Les maladies fongiques sont des maladies de plantes causées par des champignons pathogènes, ces derniers peuvent attaquer la partie aérienne (feuilles, tiges et fruits) ou bien la partie racinaire.
Les maladies fongiques se présentent sous forme de :

Maladies foliaires (ex. tâches, nécrose et déformation) : ces maladies de plantes affectent les feuilles, elles peuvent réduire significativement la surface photosynthétique active des plantes, ces maladie de plantes sont par exemples : œil de paon, rouille, tâche brune, oïdium…etc.
Pourritures de tiges et racines : ces maladies de plantes affectent les tissus de tiges et de racines et causent la pourriture de ceux infestés, ces maladies de plantes sont par exemples : fusariose, pourriture des racines…etc.

Pourritures de fruits : ces maladies de plantes affectent les fruits et causent la dégradation de la texture des fruits, la pourriture ou les moisissures de ces derniers, ces maladies de plantes sont par exemples : pourriture grise, anthracnose, moniliose…etc.
Maladies bactériennes :
Les maladies bactériennes sont des maladies de plantes causées par des bactéries pathogènes, ces dernières peuvent attaquer la partie aérienne (feuilles, tiges et fruits) et la partie racinaire.
Les maladies bactériennes se présentent sous forme de :

Chancres : la bactérie pénètre les tissus végétaux et peuvent causer des lésion ou l’ulcération de tissus (essentiellement des tiges) et par conséquent la mort des tissus infestées, ces maladie de plantes sont par exemples : chancre bactérien du tronc, chancre du collet…etc.
Pourritures bactériennes : la bactérie pénètre les tissus végétaux et peuvent causer la décomposition et la pourriture de tissus de la plante, ces maladies de plantes sont par exemples : pourriture molle, pourriture des tiges…etc.
Nécrose bactérienne : la bactérie pénètre les tissus végétaux et peuvent causer la mort des cellules et par conséquent l’apparition des tâches nécrotiques, ces maladies de plantes sont par exemples : nécrose bactérienne des feuilles, brûlure des feuilles…etc.
Flétrissement bactérien : la bactérie pénètre les tissus végétaux et elle attaque les vaisseaux conducteurs d’eau de la plante et par conséquent peut causer le flétrissement d’une branche ou la totalité de la plante, ces maladies de plantes sont par exemples : verticilliose…etc.
Maladies virales :
Les maladies virales sont des maladies de plantes causées par des phytovirus (viroses végétales), ces derniers peuvent attaquer la partie aérienne des plantes (feuilles, tiges et fruits) et la partie racinaire.
Les viroses se présentent sous forme de :
Enroulement des feuilles : les virus attaquent les cellules des feuilles et causent l’enroulement (vers le haut ou vers le bas) et la déformation de ces dernières, l’enroulement est souvent accompagné de la décoloration.
Mosaïque : le motif de la mosaïque apparait sur les feuilles des plantes infestées, le type de virus qui cause cette maladie perturbe la photosynthèse et cause le retard de la croissance des plantes et la réduction de la taille des feuilles.
Nécrose : les virus peuvent également pénétrer les tissus végétaux et causent la mort de ces derniers et par conséquent l’apparition des tâches nécrotiques accompagnées d’un affaiblissement de la plante.
Jaunissement : les attaques des virus peuvent également être à l’origine de jaunissent (jaunissement total et homogène) anormale des feuilles de plantes infestées, et par conséquent peuvent causer l’affaiblissement de la plante.
Striure : le dernier type des attaques de virus est celui qui cause l’apparition des stries surtout sur les feuilles et les tiges de plantes infestées.
Maladies parasitaires (ex. nématodes) :
Les nématodes attaquent les racines de plantes et forment des nodules, des galles ou des kystes sur ces dernières, ils se nourrissent des racines et peuvent causer la déformation de ces dernières, la réduction de l’absorption d’eau et de nutriments et par conséquent un retard de croissance et une diminution des rendements.
Exemples de types de nématodes :
- Nématodes à nodules : forment des nodules sur les racines des plantes.
- Nématodes à galles : forment des galles sur les racines des plantes.
- Nématodes à kystes : forment des kystes sur les racines des plantes.
Conditions favorables aux maladies des plantes
Maladies fongiques :
- Conditions climatiques favorables (température élevée, humidité).
- Présence de plantes sensibles à proximité.
- Présence de l’inoculum.
- Mauvaises pratiques agronomiques (irrigation excessive, fertilisation inadéquate, absence de rotation des cultures).
Maladies bactériennes :
- Conditions environnementales favorables (température moyenne à basse, humidité).
- Présence de plantes sensibles.
- Présence de la bactérie.
- Blessures et plaies (causées par la taille, attaques des insectes, climat défavorable…etc.).
- Mauvaise gestion agronomique (sur-irrigation, mauvaise nutrition des plantes, mauvaise hygiène).
Maladies virales :
- Conditions environnementales favorables (température, humidité).
- Présence de plantes sensibles et les vecteurs de la maladie (outils, insectes…etc.).
- Présence des plantes porteuses des virus à proximité.
- Mauvaise gestion agronomique (sur-irrigation, mauvaise nutrition des plantes).
Maladies parasitaires (ex. nématodes) :
- Conditions favorables aux sols (température, humidité).
- Présence de plantes sensibles à proximité.
- Blessures sur les racines.
- Mauvaise gestion agronomique (sur-irrigation, mauvaise nutrition des plantes).
Méthodes de lutte pour contrôler les maladies de plantes
Maladies fongiques :
Pratiques culturales : Les pratiques culturales qui aident à la prévention des attaques de champignon sont :
La rotation des cultures qui permet de casser le cycle des champignons et par conséquent réduire l’inoculum dans les parcelles, réduire la disponibilité des hôtes potentielles de champignon par une bonne gestion des adventices et finalement une bonne gestion de l’irrigation et de la fertilisation pour avoir des plants en bon état qui peuvent résister aux attaques des champignons ainsi qu’éviter l’augmentation de l’humidité relative.
Variétés résistantes : l’utilisation des variétés résistantes aux maladies fongiques permettent la protection de la culture et réduire la présence du champignon dans la parcelle.
Application de fongicides : il existe plusieurs matières actives préventives ou curatives pour contrôler les maladies fongiques.
Maladies bactériennes :
Pratiques culturales : Les pratiques culturales qui aident à la prévention des attaques de bactéries sont :
La rotation des cultures qui permet de perturber le cycle des bactéries et par conséquent réduire leur présence dans les parcelles, réduire la disponibilité des hôtes potentielles par une bonne gestion des adventices et finalement un bon nettoyage du matériel agricole utilisé afin d’éviter la dissémination de la bactérie.
Variétés résistantes : l’utilisation des variétés résistantes aux maladies bactériennes permettent la protection de la culture et de réduire la présence des bactéries dans la parcelle.
Utilisation des produits biologiques ou naturels : quelques produits biologiques et naturels (tels que le cuivre) permettent de contrôler l’activité des bactéries pathogènes et par conséquent réduire la vitesse de leur propagation.
Elimination des plants infestés : l’élimination des parties de plants infestés ou les plants en entier en cas de la détection des premiers individus infestés aide énormément à contrôler la pression des bactéries dans les parcelles, il faut bruler le matériel végétal infesté en dehors de la parcelle.
Maladies virales :
Le contrôle des maladies virales doit se faire par les techniques de prévention du fait que les traitements curatifs pour les maladies virales ne sont pas disponibles, alors il faut :
Utiliser les plants sains : L’utilisation d’un matériel végétal sain et exempt de virus est la première étape pour prévenir et réduire le risque d’introduction des maladies virales dans les parcelles de cultures.
Contrôler les vecteurs : la transmission ou la propagation des maladies virales se fait à l’aide de plusieurs vecteurs essentiellement les insectes, donc le contrôle de ces vecteurs est la clé pour limiter la propagation des maladies virales dans les champs et vergers.
Élimination automatique des plants infectés : le premier geste à envisager en cas de la détection d’un individu infesté au sein de la culture est de l’arracher et le détruire pour limiter la propagation des virus dans les cultures.
Utilisation de variétés résistantes ou tolérantes : l’utilisation des variétés résistantes ou tolérantes aux maladies virales permettent de continuer la production malgré la présence de la maladie et également participent à ralentir la propagation de la maladie.
Maladies parasitaires (ex. nématodes) :
Rotation des cultures : La rotation des cultures permet de casser le cycle des nématodes et par conséquent réduire leur pression aux sols.
Amélioration de l’état des sols : un sol en bon état (richesse en matière organique, structure, textures …etc.) rend les conditions défavorables à la multiplication et la propagation des nématodes et par conséquent permet de réduire leur pression.
Utilisation de variétés résistantes ou tolérantes : l’utilisation des variétés résistantes ou tolérantes aux attaques des nématodes permet de continuer la production et réduire les dégâts de maladies sur les cultures et également participent à ralentir la propagation de la maladie.
Utilisation de matières actives nématicides : Les nématicides peuvent être chimiques ou biologiques et ils permettent le contrôle des populations de nématodes dans le sol.
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