Généralités
Les pucerons ravageurs sont des insectes phytophages cosmopolites de petite taille et sont des piqueurs-suceurs de la sève des plantes, ils peuvent attaquer plusieurs espèces végétales notamment les espèces ornementales et peuvent leurs causer d’importants dégâts.
Les pucerons attaquent essentiellement la partie aérienne des plantes (feuilles, bourgeons et parfois les tiges).
Les pucerons ravageurs peuvent être ailés ou non-ailés en fonction des espèces, leur capacité de reproduction rapide et d’infester de vastes étendues de jardins fait des pucerons un ravageur très important des jardins.
Les principales couleurs des espèces de pucerons sont le vert, le brun et le noir, et chaque espèce peut s’attaquer à plusieurs espèces végétales.
Dans cet article nous allons présenter les pucerons ravageurs des espèces ornementales, les plantes sensibles et finalement les techniques de lutte.
Sommaire :
Description des pucerons ravageurs
Les espèces des pucerons ravageurs des plantes ornementales sont généralement en grande majorité ceux qui attaquent les cultures en productions végétales.
Alors à l’instar des pucerons phytophages des cultures végétales, les pucerons ravageurs aux jardins appartiennent à l’ordre des hémiptères et à la famille des Aphididae, ils englobent plusieurs espèces d’une taille d’adulte qui varie entre 1 et 4 mm.

Le cycle de vie des pucerons comprend plusieurs générations par an, la durée des cycles peut être moins d’une semaine si les conditions climatiques sont favorables et elle peut varier d’une espèce à l’autre, le cycle de vie typique comprend des stades œuf, larve et adulte.
La reproduction des pucerons est très spécifique du fait que les femelles de ce ravageur peuvent donner la descendance sans avoir besoin d’être fécondées par les mâles, ce type de reproduction s’appelle la reproduction parthénogénétique.
Grâce à leurs pièces buccales piqueuses-suceuses, les pucerons percent les tissus végétaux et sucent la sève de jeunes bourgeons, pousses et feuilles, ils secrètent également une toxine qui provoque un recroquevillent et un enroulement des feuilles (le symptôme le plus important) et un miellat qui est une substance sucrée.
Symptômes de dégâts des pucerons ravageurs
Les pucerons peuvent causer des dégâts directs et indirects aux plantes, les dégâts directs se présentent sous forme de :
- Jaunissement des feuilles.
- Déformation et Enroulement des feuilles (surtout les jeunes).
- Chute des feuilles et bourgeons floraux (en cas de forte attaque).
- Retard de la croissance de la plante et son arrêt complètement en cas de forte attaque.

Sinon les dégâts indirects des attaques des pucerons sont :
- Sécrétion de miellat collant, une substance sucrée favorable à l’installation et au développement de la fumagine (champignon noir) qui bloque l’arrivée de la lumière nécessaire à la photosynthèse.
- Les pucerons phytophages sont également des vecteurs de maladies parfois graves telles que le virus de Tristeza chez les bigaradiers.
Conditions favorables à la vie des pucerons ravageurs
Les conditions favorables à la vie (reproduction, croissance et développement) des pucerons sont :
Climat doux et humide : les températures comprises entre 20°C et 30°C accélèrent le cycle de vie des pucerons ainsi qu’une humidité relativement élevée favorise leur survie, ils apparaissent surtout le printemps et l’automne et ils sont souvent plus actifs et se reproduisent davantage dans les climats doux et humides.
NB. Que quelques espèces des pucerons fassent l’exception, ils peuvent s’adapter aux conditions climatiques de températures légèrement hautes et d’une humidité relativement faible, ils s’adaptent grâce à l’excrétion de miellat collant qui retient l’humidité dans leur microclimat.
Présence des plantes hôtes potentielles : La présence d’un large choix des plantes hôtes potentielles est un facteur favorable, ces plantes hôtes peuvent également être des adventices.

Absence de prédateurs naturels : n’importe qu’il facteur qui peut perturber ou affecter négativement l’équilibre naturel de la faune de jardin surtout réduire la présence des insectes auxiliaires (prédateurs des pucerons) favorise la prolifération des pucerons ravageurs.
Mauvaise gestion de la fertilisation azotée : une fertilisation azotée excessive favorise la prolifération des pucerons.
Espèces ornementales sensibles aux attaques des pucerons ravageurs

Les pucerons attaquent un grand nombre de plantes et chaque espèce peut attaquer un ou plusieurs espèces ornementales, les principales espèces sensibles aux attaques des pucerons sont :
- Roses (Rosa spp.).
- Chrysanthèmes (Chrysanthemum spp.).
- Hibiscus (Hibiscus spp.).
- Géraniums (Pelargonium spp.).
- Lauriers-roses (Nerium oleander).
- Bégonias (Begonia spp.).
- Pommiers (Malus spp.) et Prunus d’ornement (Prunus spp.).
- Tulipes (Tulipa spp.).
- Lupins (Lupinus spp.).
- Lilas (Syringa spp.).
- Orchidées (Orchidaceae spp.).
- Pétunias (Petunia spp.).
- Cosmos (Cosmos spp.).
- Asters (Aster spp.).
- Spirées (Spiraea spp.).
- Rhododendrons (Rhododendron spp.).
Méthodes de lutte contre les pucerons ravageurs
Il existe plusieurs types de lutte utilisés contre les pucerons ravageurs aux jardins, et le choix d’un type ou d’un autre dépend de type de jardin, mode de conduite et aux conditions de milieu.
Les traitements contre les pucerons sont généralement curatifs (en présences d’insectes), néanmoins il existe des mesures préventives qui permettent de limiter la présence et les attaques des pucerons.
Il est recommandé d’utiliser une lutte intégrée contre les pucerons et surtout diminuer les interventions chimiques.
Mesures préventives contre les pucerons ravageurs :

La première technique utilisée est d’éviter l’introduction de l’insecte dans le jardin, ceci à travers un examen minutieux de nouvelles plantules achetées ainsi qu’il faut bien nettoyer les outils de jardin en cas d’une utilisation collective.
Faire une bonne taille surtout des arbres sensibles (hôtes) pour aérer les endroits denses ou compacts et éviter la création des microclimats frais favorables aux pucerons.
Favoriser la biodiversité de la faune des jardins, notamment la présence des insectes auxiliaires (prédateurs naturels : coccinelles, chrysopes, guêpes parasitoïdes…etc.).
Bonne gestion d’irrigation et de la fertilisation des jardins : il faut éviter surtout l’augmentation de l’humidité relative et une utilisation excédentaire des engrais azotés.
Bon désherbage de jardin : afin de réduire la diversité des hôtes des pucerons ravageurs, il faut faire un bon désherbage de jardin et de lutter principalement contre les hôtes secondaires de ce ravageur.
Traitements chimiques contre les pucerons ravageurs :
Il existe plusieurs matières actives efficaces contre les pucerons ravageurs (ex. : Dichlorvos, Diméthoate, Méthomyl, Malathion, Pyrimicarbe, Déltametrine, Lambda cyhalothrine…etc.).
Il est recommandé de se renseigner auprès d’un conseiller commercial pour avoir plus de détails sur les produits et les doses.
Noté bien que :
- Il faut alterner entre plusieurs matières actives, au moins entre trois matières actives pour éviter le problème de la tolérance ou la résistance de ce ravageur aux matières actives utilisées ou disponibles.
- Il faut respecter les bonnes pratiques phytosanitaires.
Méthode de lutte biologique contre les pucerons ravageurs :
Pour les méthodes de lutte biologique, il existe deux techniques biologiques pour lutter efficacement contre les pucerons ravageurs à savoir :

Favoriser la biodiversité de la faune des jardins notamment la présence des insectes auxiliaires essentiellement les prédateurs naturels des pucerons (dans ce cas) tels que : coccinelles, syrphes, chrysopes, guêpes parasitoïdes…etc.
Utilisation des insecticides naturels tels que : huiles végétales et minérales (ex. Huile de neem), Savon insecticide, Infusions ou préparations à base des plantes (ail, piment…etc.).
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