Généralités
En agriculture la réussite des traitements phytosanitaires ne se base pas uniquement sur l’identification de la maladie/ravageur, le choix de produit ainsi d’un matériel adapté et bien étalonner (ex. étalonnage des pulvérisateurs), mais également d’une bonne préparation de la bouillie des traitements phytosanitaires, c’est dans cette optique que les agronomes et les agriculteurs font appel aux adjuvants.
Dans cet article nous allons présenter la définition des adjuvants phytosanitaires, objectifs d’utilisation, les types des adjuvants disponibles et finalement les critères de choix des adjuvants phytosanitaires à utiliser.
Table des matières :
C’est quoi un adjuvant phytosanitaire ?
Un adjuvant phytosanitaire est une substance d’origine minérale ou organique ajoutée à la bouillie des traitements phytosanitaire afin de protéger l’efficacité des matières actives utilisées ou d’améliorer l’efficacité de ces dernières.
Ce sont des substances qui n’ont pas un rôle direct dans la protection des végétaux, mais surtout un effet indirect par l’amélioration de l’efficacité des traitements phytosanitaires.
Bien que leur phytotoxicité n’est pas trop courante, néanmoins il ne faut pas l’ignorer totalement, certains produits tels que les acidifiants ou les engrais azotés sont à utiliser avec précaution.
La décision d’ajouter un adjuvant à la bouillie ou pas dépend de chaque cas à part.
Objectifs d’utilisation des adjuvants phytosanitaires
Parmi les principaux objectifs de l’utilisation des adjuvants phytosanitaires, nous trouvons :
- Améliorer l’efficacité des traitements phytosanitaires.
- Réduire la dose des produits utilisés.
- Corriger les caractéristiques de l’eau.
- Améliorer la qualité de mélange.
- Améliorer la compatibilité des produits.
- Éviter les interactions chimiques entre produits …etc.
Avant d’entamer le deuxième point dans cet article dont lequel nous allons présenter les types des adjuvants, il faut présenter le rôle des adjuvants pour les traitements phytosanitaires, donc :
Avant traitement : les adjuvants phytosanitaires permettent d’avoir une bouillie homogène et stable ainsi qu’ils assurent la protection des matières actives.
Au moment de traitement : les adjuvants au moment d’application des traitements permettent d’avoir une taille des gouttelettes correcte et antidérive ainsi qu’ils permettent l’amélioration de l’adsorption et l’absorption des matières actives.
Après traitement : afin d’avoir le pourcentage le plus élevé de produit pénétrer à l’intérieure de la plante, il faut avoir dans la bouillie phytosanitaire les adjuvants qui permettent à la matière active d’être étaler le maximum sur la surface foliaire et que les gouttelettes ne dessèchent pas rapidement.
Types des adjuvants phytosanitaires
La classification des adjuvants peut se faire soit sur la base de leurs compositions, origines ou rôles, ce dernier est le plus utilisé afin de ne pas avoir des chevauchements entre des différentes catégories, donc nous pouvons subdiviser les adjuvants en cinq catégories qui sont :
1– Mouillants : dite également les surfactants ou les tensio-actifs, ce sont des substances qui agissent sur la tension superficielle des gouttelettes de la bouillie, et par conséquent aident ces dernières à bien s’étaler sur la surface foliaire et par conséquent sont bien absorbées par la plante.
L’utilisation de ces substances est surtout pour les produits systémiques (pénétrants) tels que la nutrition foliaire, les fongicides, les ovicides et les larvicides.
2– Acidifiants : comme leurs noms l’indiquent sont des substances qui agissent sur le PH de la bouillie ou précisément le PH de l’eau de mélange, afin de protéger certaines matières actives qui craignent un PH de l’eau de mélange basique ou bien simplement ajuster le PH de mélange pour qu’il soit correct.
3– Humectants : ce sont des substances ajoutées aux bouillies phytosanitaires pour accompagner les gouttelettes et éviter leurs dessèchement rapide et par conséquent prolonger le temps d’action des matières actives, nous trouvons dans cette catégorie également les engrais azotés.
4– Huiles : que ce soit d’origine minérale ou organique, les huiles sont utilisées pour deux objectifs principaux (améliorer la pénétration des matières actives dans les végétaux surtout pour les matières actives non polaires ou appliquées dans des conditions climatiques difficiles (sècheresse)), les huiles sont utilisées également pour protéger les matières actives sensibles à la lumière.
5– Antidérives : sont des substances qui agissent sur la taille des gouttelettes à la sortie des buses, donc ils rendent les gouttelettes plus grosses et par conséquent résistantes à la dérive.
Bases de choix des adjuvants phytosanitaires
Les points suivants sont la base de choix d’un adjuvant :
- Caractéristiques des matières actives utilisées : sensibilité au PH, systémiques, de contact ?…etc.
- Compatibilité des matières actives utilisées : matières actives stables ou peuvent réagir entre elles…etc.
- Conditions climatiques de la parcelle : humidité, température, vent …etc.
- Caractéristiques de l’eau de mélange : acide ou basique ?
- Espèces à traiter : surtout le type des feuilles.
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