Généralités
L’irrigation agricole a connu une évolution exponentielle dans la dernière décennie, vu que les changements climatiques ont exigé un niveau élevé d’efficience d’utilisation d’eau, ce qui nous a obligé d’abandonner les anciens types d’irrigations à savoir le gravitaire et l’aspersion, aujourd’hui nous parlons de système goutte à goutte comme un système le plus efficient en utilisation des ressources hydriques (et au sein de ce type nous pouvons trouver plusieurs types comme le système goutte à goutte enterré et autres).

Bien que les systèmes d’irrigation agricole aient connu une amélioration considérable en matière d’optimisation d’utilisation d’eau, les ressources hydriques deviennent de plus en plus rares, ce qui nous oblige à bien gérer l’eau disponible pour assurer la pérennité des systèmes de productions agricoles.
Dans cet article on va traiter les techniques les plus efficientes en gestion d’irrigation agricole (pour ne donner aux cultures que l’eau nécessaire), et nous allons présenter quelques techniques au cas où l’eau n’est pas disponible en quantité suffisante (pour satisfaire les besoins des cultures).
Table des matières :
Calculs d’irrigation agricole
Nous ne pouvons pas parler aujourd’hui d’une gestion d’irrigation agricole, sans passer par l’ETP (Evapotranspiration), c’est l’élément de base dans le raisonnement d’une irrigation.
Comme vous le savez pour calculer la dose d’irrigation journalière nous devons calculer au premier l’évapotranspiration réelle (ETR), l’équation qui nous permet de le faire est la suivante :
ETR = ETP*Kr*Kc
- ETR : évapotranspiration réelle
- Kc : coefficient cultural
- ETP : évapotranspiration potentielle
- Kr : coefficient de recouvrement en arboriculture (il est de un (1) dans les grandes cultures).
NB. : L’évapotranspiration potentielle est estimée par les formules empiriques ou fournit par les stations météo.
A partir de la connaissance de l’évapotranspiration réelle dans le verger/champs, on peut déterminer les besoins réels des cultures.
Donc pour les besoins réels à apporter aux cultures, nous devons déduire tous les apports d’eau extérieurs autres que l’irrigation (Pluie efficace ou autres sources d’eau), donc les besoins réels des cultures à apporter par l’irrigation est :
Bi = ETR – A
- Bi : Besoin réel en eau d’irrigation.
- ETR : Evapotranspiration réelle.
- A : apports d’eau extérieurs autres que l’irrigation.
Et finalement il faut calculer la dose ou la quantité réelle nette d’irrigation à apporter en tenant compte de l’efficience de système utilisé, alors :
Sachant que tous les systèmes d’irrigation ont un coefficient d’efficience, et comme nous l’avons déjà cité ci-dessus, le système goutte à goutte est le système aujourd’hui qui a le coefficient le plus élevé, donc le calcul de la quantité d’irrigation réelle à apporter doit être :
Qi = Bi/Esys
- Qi : quantité réelle d’eau d’irrigation à apporter.
- Bi : Besoin réel en eau d’irrigation.
- Esys : l’efficience du système d’irrigation, pour le goutte-à-goutte nous devons avoir une efficience du système d’environ 90 %.
Gestion d’irrigation agricole
Dans ce point de cet article, nous allons présenter les cas possibles de disponibilités d’eau d’irrigation et la gestion de chaque cas.
Cas N°1 : eau d’irrigation disponible
Dans ce cas-là nous pouvons apporter la dose d’irrigation journalière complète et satisfaire les besoins en eau d’irrigation des cultures, pour ce point nous devons faire attention au type de sol et à la qualité d’eau (problème d’accumulation des sels).
Pour le cas d’un sol lourd avec une capacité de rétention d’eau suffisante, nous pouvons apporter la dose d’irrigation journalière une seule fois et le sol continuera le travail.
Par contre si nous avons un sol léger ou avec une capacité de rétention d’eau faible et un risque de drainage important, nous devons subdiviser la dose journalière d’une façon à ne pas dépasser la capacité de rétention de sol (Hcc), généralement une dose divisée en deux apports devrait être correcte.
Nous pouvons améliorer la capacité de rétention d’eau de notre sol par des apports de la matière organique.
Il faut éviter l’irrigation lorsque les températures sont élevées (généralement entre 12h et 14h).
Pour les problèmes de la qualité d’eau d’irrigation, nous allons les présenter dans un article dédié essentiellement à ce sujet prochainement.
Cas N°2 : l’eau d’irrigation insuffisante
Dans ce cas, il existe plusieurs techniques pour essayer de réduire l’effet du stress hydrique avec une gestion précise des moments d’apports, on se basant sur la détermination précise de la période critique de la culture.
Dans ce cas je vais se limiter à citer les deux techniques les plus utilisées, et le choix d’une technique est en fonction de la quantité d’eau disponible :
Technique N°1 : Irrigation agricole déficitaire
Pour cette technique, il s’agit de réduire les doses d’irrigation tout au long de cycle de la culture, la quantité d’eau d’irrigation est réduite en fonction de la disponibilité d’eau jusqu’au point où la réduction de rendement arrive à 10 %.
NB. Cette réduction ne s’applique pas pendant les périodes critiques car en ces périodes un stress hydrique aura un impact catastrophique sur le rendement.
En cas d’irrigation déficitaire, il faut irriguer le soir et éviter au maximum d’irriguer lorsque les températures dépassent 27 °C.
Technique N° 2 : L’irrigation d’appoint
Pour cette deuxième technique, il faut apporter l’eau d’irrigation uniquement en périodes critiques, et il faut arrêter l’irrigation le reste du cycle, pour cette technique nous ne devons pas forcement avoir un système d’irrigation, généralement l’irrigation agricole gravitaire est la plus utilisée, sauf qu’il faut prendre des précautions pour réduire les pertes d’eau.
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