Généralités
La Pégomyie ravageuse ou phytophage est une mouche de petite taille dont les larves s’alimentent sur les tissus intérieurs (parenchyme) des feuilles de plusieurs cultures végétales.
La Pégomyie est un asticot qui représente les stades larvaires d’un insecte Diptère « Mouche » qui appartient au genre Pegomya Spp., il s’alimente ou s’attaque essentiellement aux feuilles.

Les principales espèces de la Pégomyie ravageuse sont : Pegomya hyoscyami et Pegomya betae, ce sont des mouches de petite taille dont les larves s’attaquent aux feuilles de plusieurs cultures notamment la betterave sucrière.
Elle constitue un ravageur important pour plusieurs cultures et elle est très redoutable particulièrement lorsque les conditions climatiques sont favorables.
Dans cet article nous allons présenter la Pégomyie ravageuse, les cultures sensibles et finalement les techniques de lutte.
Table des matières :
Description de la Pégomyie ravageuse
La Pégomyie ravageuse est un insecte diptère (Mouche) ravageur qui appartient au genre « Pegomya Spp. », c’est un ravageur très redouté en production végétale à cause des dommages importantes qui peut causer aux cultures surtout pour les feuilles et par conséquent les rendements.
La mouche adulte est un insecte d’une taille qui varie entre 5 à 7 mm de longueur, la couleur des mouches est grise avec des ailes transparentes membraneuses.

Les larves sont d’une couleur blanchâtre à jaunâtre, elles peuvent arriver à une taille maximale d’un cm (1cm), elles sont sous forme d’asticot sans pattes et elles attaquent surtout les tissus parenchymateux des feuilles (tissus interne).
Les dégâts sont causés essentiellement par les larves des mouches, les larves après l’éclosion des œufs passent par plusieurs stades larvaires (aux feuilles) et une nymphose (au sol) avant de devenir des adultes.
La durée de cycle de vie de la Pégomyie ravageuse varie en fonction des conditions de milieu surtout les conditions climatiques (il est généralement accélérer par les conditions favorables), ce sont des ravageurs qui apparaissent entre le printemps et l’été, l’hivernation de ce ravageur se fait généralement au sol.
Les femelles adultes de la Pégomyie ravageuse pondent les œufs sur les plantes (sous les feuilles), après l’éclosion des œufs, les larves s’orientent directement vers les feuilles, pénètrent dans ces derniers (généralement vers les tissus internes) et commencent à s’alimenter sur le contenu des tissus (les taches squelettiques et/ou les galeries transparentes dans les feuilles est le symptôme le plus important des attaques de la Pégomyie).
À la fin des stades larvaires, les larves ou asticots quittent les feuilles (vers le sol) pour passer en nymphes et se transformer en adultes ou entrer en dormance (hivernation).
La reproduction chez la Pégomyie est ovipare, à la sortie des petites mouches après la chrysalide commencent l’accouplement et les femelles pondent en suite les œufs sur les feuilles et le cycle recommence.
Symptômes et dégâts de la Pégomyie ravageuse
Les symptômes des attaques de la Pégomyie se présentent sous forme de :

- Présence des mouches sur ou à côté des plantes.
- Présence des larves, des taches transparentes et des galeries blanches dans les feuilles.
- Déformation et la chute prématurée des feuilles attaquées.
- Réduction de la surface photosynthétique des plantes.
- Réduction de la croissance, l’affaiblissement et le flétrissement général des plantes en cas d’une forte attaque.
- Réduction de rendement des plantes ou parcelles.
Nous pouvons ajouter également les risques des infections secondaires (fongiques, bactériennes…etc.) grâce aux points d’entrée créer par ce ravageur.
Conditions favorables à la Pégomyie ravageuse
Les conditions favorables à la vie de la Pégomyie ravageuse peuvent varier d’une espèce à l’autre, néanmoins ont quelques points en commun qui sont :
Climat doux à légèrement froid : la Pégomyie préfère généralement des conditions climatiques douces à légèrement froides, les températures qui varient entre 15 à 25 °C accélèrent leur cycle de reproduction et de vie.
Humidité moyenne : la Pégomyie préfère un climat frais avec une humidité moyenne, l’humidité favorise leur survie (généralement au printemps et l’été frais).
Conditions climatiques stables : surtout au moment des vols, l’absence des vents violents favorise le vol et l’accouplement de la Pégomyie.
Présence des hôtes potentielles : La présence d’un large choix des plantes hôtes préférables par la Pégomyie est un facteur favorable, ces plantes hôtes peuvent être les cultures ou bien les adventices.
Absence de prédateurs naturels : l’utilisation intensive et non raisonnée des pesticides affecte négativement la présence des insectes auxiliaires (prédateurs de la Pégomyie), alors l’absence de ces derniers perturbe l’équilibre naturel de la faune et par conséquent favorise la prolifération de la Pégomyie.
Abondance de la nouvelle pousse : une mauvaise gestion de la fertilisation et surtout l’utilisation excessive des engrais azotés favorise la croissance végétative des plantes et par conséquent elles deviennent attractives à la Pégomyie.
Cultures sensibles à la Pégomyie ravageuse
La Pégomyie ravageuse attaque plusieurs cultures végétales, et elle est redoutable particulièrement chez les plantes de la famille des Amaranthaceae, particulièrement la betterave à sucre.

NB. Que la Pégomyie peut attaquer d’autres cultures, mais ne constitue pas un ravageur important ou principal.
Méthodes de lutte contre la Pégomyie ravageuse
Il existe plusieurs types de lutte utilisés contre la Pégomyie, et le choix d’un type ou d’un autre dépend des cultures, mode de conduite et aux conditions de milieu.
Les traitements contre la Pégomyie sont généralement interactifs (présence de l’insecte), néanmoins il existe des mesures préventives qui permettent de limiter la présence et les attaques de la Pégomyie.
Il est recommandé d’utiliser une approche intégrée pour lutter efficacement contre la Pégomyie et surtout diminuer les interventions chimiques.
Mesures préventives :
La première technique utilisée est de favoriser la biodiversité de la faune des parcelles, notamment les insectes auxiliaires (prédateurs naturels).
Bon nettoyage des parcelles :
- Afin de réduire la diversité des hôtes de la Pégomyie, il faut faire un bon désherbage de la parcelle et de lutter principalement contre les hôtes secondaires de ce ravageur.
- Il faut éliminer les feuilles attaquées qui tombent au sol afin de réduire la présence de ce ravageur dans les parcelles.
- Il faut bien travailler le sol des parcelles infestées par ce ravageur, le labour de sol permet l’enfouissement des pupes au sol et par conséquent réduire la population dans les parcelles.
Rotation des cultures : la rotation des cultures permet de casser le cycle de ce ravageur et par conséquent réduire sa pression et présence dans la parcelle, cette technique doit obligatoirement être en association avec le désherbage.
Bonne gestion de la fertilisation : les plantes en bon état nutritionnel peuvent résister aux attaques de la Pégomyie, ainsi qu’une fertilisation azotée excédentaire rend les plantes vigilantes et attractives à ce ravageur.
Traitements chimiques :
Il existe plusieurs matières actives efficaces contre la Pégomyie ravageuse (ex. : Lambda-cyhalothrine, Azinphos-méthyl, Malathion, Fenthion…etc.).
Il est recommandé de se renseigner auprès d’un conseiller commercial pour avoir plus de détails sur les produits et les doses.
Noté bien que :
- Il est recommandé d’utiliser des pièges jaunes collants pour capturer et surveiller l’activité de cet insecte et détecter les premiers vols afin d’établir un programme de lutte efficace.
- Il faut alterner entre plusieurs matières actives, au moins entre trois matières actives pour éviter le problème de la tolérance ou résistance de ce ravageur.
- Il faut respecter les bonnes pratiques phytosanitaires.
Méthodes de lutte biologique :
Pour les méthodes de la lutte biologique, nous n’allons pas trop les détailler ici, nous allons les présentées seulement pour que vous sachiez qu’elles existent, sinon elles ne sont pas accessibles à tout le monde ainsi que leur efficacité demandent beaucoup de technicité et des conditions particulières.
La lutte biologique contre la Pégomyie ravageuse passe surtout par :
- L’introduction ou les lâchers des insectes prédateurs ou parasitoïdes (tels que : guêpes parasitoïdes, coccinelles, araignées…etc.).
- Ou bien par l’utilisation des produits biologiques à base des pathogènes (Champignons…etc.) qui peuvent infecter les larves de ce ravageur.
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