Généralités
Les cochenilles phytophages sont des insectes de petite taille qui peuvent attaquer plusieurs végétaux notamment les plantes ornementales, ils attaquent essentiellement la partie aérienne des végétaux (feuilles et tiges) et peuvent attaqués également les racines mais rarement.
Il existe plusieurs espèces de cochenilles qui peuvent attaquer les espèces ornementales, ces espèces appartiennent à différentes familles, les espèces les plus importantes appartiennent aux trois principales familles qui sont : Pseudococcidae (cochenille farineuses et Cochenille à queue), Diaspididae (cochenille à coque/bouclier) et Coccidae (cochenilles à carapace).
Les cochenilles sont des espèces d’insectes qui peuvent avoir une apparence ovale ou allongée, et peuvent être en trois principales formes qui sont : cochenille farineuse, cochenilles à coque et cochenilles à cire.
Les principales couleurs des espèces de cochenilles sont le blanc, brun et le noir et chaque espèce peut s’attaquer à plusieurs plantes.
Dans cet article nous allons présenter les cochenilles phytophages, les plantes sensibles et finalement les techniques de lutte.
Sommaire :
Description des cochenilles phytophages
Les cochenilles sont des insectes appartiennent à l’ordre des Homoptères et à la super-famille des Coccoidea, ils sont des insectes de petite taille qui varie entre 0,5 et 12 mm.
Le cycle de vie des cochenilles est différent d’une espèce à l’autre et entre le mâle et la femelle, la reproduction chez les cochenilles est en majorité ovipare mais peut avoir également chez les mêmes espèces la reproduction de type ovovivipare et vivipare, les mâles subissent pendant leur cycle de vie une métamorphose pendant les stades de nymphose (contrairement aux femelles).
Le cycle de vie des cochenilles est particulièrement très rapide pour les espèces de la famille des Pseudococcidae surtout en conditions climatiques favorables, elles peuvent être présentes toutes l’année en fonction des conditions climatiques (surtout sur les plantes d’intérieurs).
Les femelles des cochenilles ne sont pas ailées en aucun stade de développement et sont immobiles également sauf quelques espèces des cochenilles de la famille des Pseudococcidae, la durée de leur cycle de vie varie d’une espèce à l’autre.
Les mâles sont ailés et se déplacent pour l’accouplement, leur durée de vie est très limitée à quelques jours (le temps d’accouplement).
Les cochenilles de la famille des Pseudococcidae sont ceux qui peuvent arriver à une taille très importante qui est de l’ordre de 12 mm, et elles sont caractérisées par la production d’un amas de filaments ou poudre blanche.
Les cochenilles de la famille des Diaspididae ont la taille la moins importante qui ne dépasse jamais 3 mm, et elles sont caractérisées par la production d’un bouclier de protection en cire visible surtout chez les femelles, cette famille regroupe plusieurs espèces : les plus importantes sont (Pou de Californie, le pou de San José…etc.).
Les cochenilles de la famille des Coccidae ont une taille d’adulte qui peut arriver jusqu’à 6 mm, et elles sont caractérisées par la production d’une carapace de protection.
Les cochenilles phytophages sont des insectes piqueurs-suceurs de la sève des plantes, certaines espèces de la cochenille peuvent secréter une substance collante dite miellat collant qui est un milieu favorable à l’installation de la fumagine (champignon noir).
Symptômes de dégâts des cochenilles phytophages
Les symptômes des attaques des cochenilles se présentent sous forme de :
- Présence d’un amas de poudre farineuse ou filamenteuse.
- Jaunissement et chute des feuilles.
- Réduction ou l’arrêt de la croissance et de développement de la plante en fonction de l’attaque (affaiblissement de la plante).
- Déformations des jeunes pousses.
- Installation de la fumagine sur les secrétions de la cochenille (miellat),
- Réduction de la photosynthèse à cause de la fumagine.
- Mort de la plantes si le sujet est petit ou si l’attaque est importante.
Les cochenilles peuvent être des vecteurs potentiels de maladies graves tels que : mosaïque jaune des agrumes…etc.
Conditions favorables à la vie des cochenilles phytophages
Les différentes familles des cochenilles ont généralement les mêmes conditions favorables à la vie (la croissance et développement), ces conditions favorables à la vie des cochenilles sont :
Climat chaud : Les cochenilles préfèrent généralement des conditions chaudes, les températures qui varient entre 25 et 30 °C accélèrent leur cycle de reproduction.
Climat humide : les cochenilles préfèrent un climat avec une humidité relativement élevée, l’humidité favorise la survie des cochenilles, elles sont souvent plus actives et se reproduisent davantage lorsque l’humidité relative est moyennement élevée.
Végétation dense : une forte densité de la végétation crée des conditions propices à la vie des cochenilles, les espèces végétales à haute densité et à feuillage dense offrent des espaces protégés et un microclimat attractif aux cochenilles.
Présence des plantes hôtes potentielles : La présence d’un large choix des plantes hôtes des cochenilles est un facteur favorable, ces plantes hôtes peuvent être des cultures ou bien des adventices.
Absence de prédateurs naturels : l’utilisation intensive et non raisonnée des pesticides affecte négativement la présence des insectes auxiliaires (prédateurs des cochenilles), alors l’absence de ces derniers perturbe l’équilibre naturel de la faune de jardin et par conséquent favorise la prolifération des cochenilles.
Plantes affaiblis ou stressées : les plantes en difficultés (à cause des conditions environnementales difficiles telles que le stress hydrique et nutritionnel ou bien à cause d’un mauvais état phytosanitaire c’est-à-dire les plantes attaquées par les autres ravageurs et maladies) sont moins résistantes et sont très attirantes aux cochenilles.
Fertilisation non équilibrée : une fertilisation mal gérée et surtout l’utilisation excédentaire des engrais azotés rend les plantes vulnérables aux attaques des cochenilles.
Plantes sensibles aux attaques des cochenilles phytophages
Les cochenilles phytophages attaquent un grand nombre de plantes aux jardins, et chaque espèce des cochenilles peut attaquer un ou plusieurs plantes, les principales espèces ornementales sensibles aux attaques des cochenilles sont :
- Rosiers (Rosa spp.).
- Hibiscus (Hibiscus spp.).
- Agrumes (Citrus spp.).
- Orchidées (Orchidaceae).
- Géraniums.
- Lauriers-roses (Nerium oleander).
- Bougainvilliers (Bougainvillea spp.).
- Plante d’intérieur : Ficus, Fougères, Dracenas…etc.
- Plantes Succulentes (ex. cactus).
- Arbres d’ornement : les magnolias et les érables.
Méthodes de lutte contre les cochenilles phytophages
Il existe plusieurs types de lutte utilisés pour lutter contre les cochenilles aux jardins, et le choix d’un type ou d’un autre dépend des espèces, de type de jardin (maison ou parc) et aux conditions de milieu.
Les traitements contre les cochenilles phytophages sont généralement curatifs (présence de ravageur), néanmoins il existe des mesures préventives qui permettent de limiter la présence et les attaques des cochenilles, les traitements peuvent être à base de substances chimiques ou naturelles.
Il est recommandé de privilégier une technique de lutte intégrée pour lutter efficacement contre les cochenilles et surtout diminuer les interventions chimiques.
Mesures préventives :
Éviter l’introduction de l’insecte : La meilleure technique pour lutter contre les cochenilles est d’éviter leur introduction aux jardins, ceci à travers un examen minutieux des plantes nouvellement acquises (le passage par une zone de quarantaine est recommandé) ainsi qu’il faut bien nettoyer les outils de jardinage en cas d’une utilisation collective.
Surveillance : la détection rapide des premiers foyers d’un ravageur en général et des cochenilles en particulier (surtout celles à protection) est la clé de succès des interventions de lutte.
Faire une bonne taille des plants si nécessaire : afin d’éliminer les parties atteintes ou bien simplement d’aérer les endroits denses ou compacts de la végétation et éviter la création des abris attractifs aux cochenilles.
Bien gérer la fertilisation : en cas d’apport des engrais surtout azotés, il faut éviter une utilisation excessive de ce type d’engrais qui rendent les plantes vulnérables aux attaques des cochenilles.
Aération : surtout pour les plantes d’intérieur, il faut aérer les zones où se trouvent les plantes et les (Plantes) faires sortir à l’extérieur (à l’abri du soleil) si possible.
Eviter la pulvérisation de l’eau sur la végétation des plantes.
Eviter le stress des plantes.
Utilisation de plantes répulsives naturelles : certaines plantes sont connues pour leur pouvoir répulsif de cochenilles.
Méthode de lutte physique :
Pour les techniques physiques qui aident au contrôle des cochenilles, sont applicables surtout pour les cochenilles à corps mou (ex. cochenille farineuse), nous trouvons :
Rinçage à l’eau : il faut utiliser un jet d’eau fort pour rincer les feuilles des plantes infestées afin d’éliminer physiquement les cochenilles et réduire leur population.
Eradication manuelle : si l’attaque est faible, il est possible de les (cochenilles) éradiquer manuellement à l’aide d’un couton tige avec de l’alcool à brûler (attention : il ne faut pas toucher les plantes avec de l’alcool).
Méthode de lutte biologique :
Pour les méthodes de lutte biologique, il existe deux techniques biologiques pour lutter efficacement contre les cochenilles phytophages à savoir :
Favoriser la biodiversité de la faune des jardins notamment les insectes auxiliaires et par conséquent favoriser la présence des insectes prédateurs naturels des cochenilles tels que : coccinelles, chrysopes, guêpes parasitoïdes…etc.
Utilisation des matières actives insecticides naturelles telles que : huiles végétales et minérales (huile végétale, Huile de neem, huile blanche…etc.), savon insecticide, vinaigre blanc, alcool à 90°, infusions ou préparations à base des plantes.
NB. Que ce type de traitement contienne des matières parfois assez agressives sur les plantes aux feuillages délicat ou au feuillage duveteux, donc il faut être très vigilant et bien choisir les matières a utilisées (notamment l’alcool), et surtout éviter les traitements en temps chaud.
Il faut traiter de préférence les plantes en pleine terre tard le soir et pour les plantes dans les pots il faut les déplacer dans une zone aérée et non exposée au soleil.
Traitement chimique :
Il existe plusieurs matières actives efficaces contre les cochenilles phytophages (ex. : Huile minérale paraffinique, Huile de vaseline, Chlorpyriphos éthyl, Spirotetramat, Méthidathion, Pyripoxyfen…etc.).
Il est recommandé de se renseigner auprès d’un conseiller commercial pour avoir plus de détails sur les produits et les doses.
Noté bien que :
- Il faut alterner entre plusieurs matières actives, au moins entre trois matières actives pour éviter le problème de la tolérance ou résistance de ce ravageur.
- Il faut respecter les bonnes pratiques phytosanitaires.
- Les traitements doivent être rapides et efficaces, pour éviter la formation des boucliers ou carapaces protectrices des cochenilles ainsi que la contagion des autres plantes de jardin.
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